Le Système enseignement Apprentissage

Chapitre I:  LA NOTION  D'ENSEIGNEMENT /APPRENTISSAGE

 

Ce chapitre s'articulera autour de la notion d'enseignement/ apprentissage ; l'analyse des  concepts pédagogie et didactique, quelques  approches pédagogiques  et la présentation des méthodes d'enseignement.

 

1. Définition du concept enseignement/ apprentissage

               

            Le mot enseignement selon le dictionnaire Universel 6e édition est défini, comme une action, une manière d'enseigner. Et ce terme d'après A.France dans notre beau métier de  F.Macaire, est ''l'art d'éveiller la curiosité des jeunes âmes pour la satisfaire ensuite''. Quant au mot apprentissage, il désigne l'acquisition d'une formation professionnelle. Il peut encore se définir comme une modification du comportement  après un enseignement. 

           Dans le cadre de ce travail, le concept enseignement/apprentissage peut se définir comme la transmission des connaissances par une aide à la compréhension et à l'assimilation. Elle se confond à l'éducation qui est une conduite sociale ayant pour but de transformer le sujet d'un point de vue cognitif et pratique. Alors, le concept enseignement/apprentissage  aidera à mieux cerner ce qu'on entend par conception d'une leçon d'informatique dont le but est de réaliser à la fin de ce travail une leçon selon l'approche behavioriste. 

             L'enseignement/apprentissage est la manière qu'emploi un enseignant pour transmettre des connaissances aux apprenants et pour se faire comprendre par ceux-ci. Ces connaissances avant de les dispenser, elles doivent être au préalable durement structurées et organisées en suivant une démarche scientifique. Pour ce faire, il nécessite d'avoir une connaissance en pédagogie et en didactique. Ces notions  constituent la base des moyens et techniques mise en œuvre dans  la conception d'une leçon donnée. La suite présente les concepts pédagogie et didactique.

 

1.1.La pédagogie

 

1.1.1. Origine  et définition de la pédagogie

             Etymologiquement, le concept pédagogie dérive du mot grec ;paidôgogia, paidogogos, et  signifie conduire, mener, accompagner, élever un enfant. Dans l'antiquité, le pédagogue était un esclave qui accompagnait l'enfant à l'école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons et faire ses devoirs. Pédagogie est un mot remontant à 1495 d'après le dictionnaire Robert. L'académie française  l'admet depuis 1762.

            À partir du XIXe siècle, cette théorie de l'enseignement qui s'est imposée comme science de l'éducation ou didactique expérimentale, s'interroge aujourd'hui sur les conditions de réception du savoir, sur le contenu et l'évaluation de celui-ci, sur le rôle de l'éducateur et de l'élève dans le processus éducatif et plus globalement sur les finalités de cet apprentissage indissociable d'une norme sociale et culturelle.  Ainsi symboliquement, la pédagogie est d'abord une réflexion à propos des finalités, des valeurs que représente ce trajet, et ce qui se discute en le parcourant. Et dès lors que le pédagogue est entré à l'école et à remplacer le magister absent, la pédagogie ne s'est plus cantonnée aux valeurs, aux finalités, à la quête du lointain, elle s'est intéressée aux pratiques, au quotidien. Après ce renversement de rôle, le pédagogue est aujourd'hui celui qui sait faire la classe avec ses talents certes sans plus trop chercher à quel type d'homme ou de citoyen vont aboutir ces pratiques.  La pédagogie dans son sens originel a disparu au profit de la méthodologie à utiliser pour transmettre des connaissances. De nos jours, le sens de pédagogie renvoie davantage à la manière  dont va se faire la formation d'un enfant qu'au contenu proprement dit  de cette formation.  Il s'agit des techniques mises en œuvre dans un processus d'enseignement/apprentissage. Le mot technique fait référence à la didactique.

             Le dictionnaire du 20e siècle définit  pédagogie comme la science de l'enseignement. Et d'après le dictionnaire Universel 6e édition, pédagogie est théorie, science de l'éducation. Ensemble  des qualités du pédagogue, de celui qui sait enseigner, expliquer. Emile DURKHEIM la définit comme « une théorie pratique » c'est à dire un ensemble de manières ou de savoirs faire ; c'est une théorie pratique susceptible de fournir à l'activité d'éducation des idées qui la dirigent. Ainsi la pédagogie est à la fois science et art.  Dans le même ordre d'idées, VIAL la définit comme l'ensemble des théories et des pratiques cohérentes, qui permettent l'assimilation des connaissances, l'apprentissage des gestes ou des habitudes, la formation de l'esprit.  Donc pour ces auteurs cités, la pédagogie  est une science, un art, une théorie et une pratique.

          Dans le cadre de cette étude,  le terme pédagogie renvoie à l'ensemble des moyens et méthodes que déploie un enseignant dans sa salle de classe pour l'organiser et pour transmettre des savoirs dans le cadre de l'enseignement de la discipline informatique en classes de sixième et de seconde; elle s'intéresse à la relation enseignant - enseigné. Elle répond à la question pourquoi l'enseignement donc pour quelles finalités l'éducation. Comment faire pour atteindre cet objectif revient à la didactique de résoudre ce problème. Mais pour réussir dans cette action, il nécessite de combiner ces deux actions d'où une pédagogie sans didactique n'est que pure théorie alors ces concepts vont de paires. L'ensemble des moyens et techniques que le professeur va mettre en œuvre pour atteindre les objectifs prédéfinis par lui-même en s'inspirant des programmes officiels pour la discipline informatique mises  au programme de l'année scolaire en cours, constitueront ce qu'est la  pédagogie. Dans ces divers moyens on note les objectifs pédagogiques généraux et spécifiques bien déterminés dans le programme d'informatique de la classe en question. Y compris le découpage horaires et même des  leçons à dispenser aux apprenants. Tout ce contenu est remis à l'enseignant dès lors que cette discipline lui est confiée pour l'année scolaire en cours.  Les différentes techniques qu'il utilise pour transmettre le message et se faire comprendre se résument en un mot ; didactique. Elle est une partie intégrante de la pédagogie et confirme le caractère scientifique de cette dernière ; une pédagogie sans didactique  n'est qu'une pure et simple théorie.

              En somme, le terme pédagogie désigne l'ensemble des méthodes et moyens d'enseignement et d'éducation ainsi que toutes les qualités requises qu' utilise un enseignant pour organiser sa classe et transmettre un savoir quelconque aux apprenants. Faire preuve de  pédagogie signifie enseigner un savoir ou une expérience par des méthodes adaptées à un individu ou à un groupe d'individu.

  

1.1.2. Analyse sur la pédagogie.

 

         La pédagogie comme science ou l'art d'éduquer les enfants,  se veut une science dans la mesure où elle cherche à comprendre et à expliquer les faits éducatifs. Elle est une réflexion ou théorie basée sur la connaissance des enfants. Elle édicte les règles  à suivre pour éduquer les enfants ; ainsi, les doctrines, les méthodes, les systèmes et les techniques d'enseignement sont élaborés. La pédagogie parce qu'elle s'applique sur une matière  qui est l'enfant,  41contact avec la réalité enseignante qu'ils utilisent et qui par la suite, sont érigées en théories.           

            Le mot technique de la pédagogie fait référence à la didactique et englobe  ici l'usage que le pédagogue fait de son premier outil : lui-même. À partir de là ; les principales voies qui s'ouvrent à l'élaboration d'une pédagogie sont de distinguer les savoirs instruits à un élève des savoirs construits par une personne. Les savoirs instruits sont reliés à la notion d'enseignement, alors que les savoirs construits font appel à l'autonomie de l'enfant.  La pédagogie n'est pas uniquement l'œuvre de l'enseignant comme le penserait certains auteurs. Elle serait plutôt l'ensemble des moyens consciemment mis en œuvre par la communauté éducative; les co-éducateurs pour atteindre une finalité éducative. La famille, l'école, les centres de loisirs, les clubs, sont autant des sphères où l'enfant fréquente des pédagogues.  C'est  ce qui est à la base de plusieurs théories rencontrées. Autant de pensés, autant de pédagogies ; La pédagogie serait davantage du coté du pourquoi que du comment.  Il nécessite de jeter un regard sur les approches qui la soutiennent.

 

1.1.3. Quelques approches de la pédagogie

 

        Une approche est définie comme une action de s'approcher ; un mouvement par lequel on se dirige vers quelque chose ou quelqu'un. Cette partie consiste à présenter un ensemble de mouvements conduits par des auteurs de renom pour soutenir la pédagogie fondamentale.

  ·         L'approche Roussienne

           Jean Jacques ROSSEAU au XVIIIe siècle, particulièrement en 1762, imagina un nouveau système d'éducation appuyé principalement sur les sens. Il rassembla ses idées dans un livre intitulé Emile ou De l'éducation ; le sujet en est : l'art de former les enfants. Rousseau énonce dans cet œuvre son principe selon lequel « l'enfant naît bon et c'est la société qui le corrompt ». D'après lui, l'enfant est  naturellement  bon; c'est  la société qui le pervertit d'où la nécessité de l'éloigner pour l'élever au sein de la nature. La méthode éducative de Rousseau, met naturellement l'accent sur les leçons de choses ; Elle est en contact avec le réel et tient compte de la nature de l'enfant. Rousseau à contribuer à l'initiation de la pédagogie révolutionnaire.  Cette approche soutient que l'éducation de l'enfant ne se fait pas  ex nihilo car à la naissance, l'enfant regorge des potentialités dont l'enseignant doit en tenir compte pendant son éducation. Ici, l'enseignant agit sur l'enfant tandis que d'autres  pédagogues pensent qu'il faut laisser l'enfant construire son savoir.

  ·         L'approche de Freinienne

            Pour Célestin FREINET écrivain et pédagogue, il met au point une pédagogie originale ; basée sur l'expression libre des enfants. Dans ses invariants pédagogiques en 1964, il stipule que : « la voie normale de l'acquisition n'est nullement l'observation, l'explication et la démonstration, processus essentiel de l'école, mais le tâtonnement expérimental, démarche naturelle et universelle ». À travers cette affirmation, Freinet est pour une pédagogie de la transmission ceci dit ; pour faire acquérir une notion à l'enfant, l'enseignant doit le mettre face à une situation à résoudre et au cours du raisonnement, il fera des tâtonnements c'est-à-dire des erreurs à partir des quelles il comprendra plus facilement le meilleur chemin découvert car l'on retient plus aisément ce qu'il a découvert tout seul ou la réponse qu'on lui donne après avoir cherché d'abord tout seul. Freinet  soutient ainsi la méthode active d'enseignement ; c'est à travers le tâtonnement expérimental que la transmission des connaissances se fait plus aisément. L'enfant doit être l'acteur de son propre savoir ; il faut mettre l'enfant à l'œuvre et non tout simplement le remplir de connaissances.

           La première idée de l'introduction et de l'usage  des média et des nouvelles technologies éducatives à l'école,  a été émise par pédagogue C.Freinet. Donc l'introduction des TIC dans les programmes d'enseignement  à l'école date de très longtemps et ceci  résulte des apports de ce célèbre auteur étant donné que ces nouveaux outils pédagogiques sont des outils à l'action, Freinet pense alors que l'éducation doit se faire d'une manière libérale.  Une autre méthode d'enseignement pense que l'éducation doit se faire comme un projet.

 

·         L'approche de Freinienne

             La pédagogue  Maria MONTESSORI, créée en 1907 la pédagogie  dite Montessorienne qui est une méthode d'éducation dite ouverte par rapport aux méthodes dites fermées ou traditionnelles telle que l'enseignement mutuel. Cette pédagogie repose sur l'observation de l'enfant qui amène l'éducateur à poser les gestes appropriés pour favoriser son apprentissage. La pédagogie du projet est une méthode d'enseignement qui conçoit l'activité pédagogique comme un projet  qui est un programme d'action qui doit se réaliser dans une collaboration continue , avec la participation de tous les acteurs éducatifs tels : les apprenants , l'éducateur, la société, l'administration scolaire. Dans le but de produire et réaliser  un projet concret nécessaire ou utile à la vie des apprenants. Un projet naît du manque, d'un besoin, d'un problème à résoudre généralement vital. Alors pour Montessori, le contenu à transmettre à l'enfant doit découler d'un besoin, d'un manque à combler, d'un intérêt pour l'enfant d'où, la conception, la réalisation et la production doivent se préparer longtemps avant avec la participation particulière  des apprenants. Leur implication dans la réalisation du projet, leur facilitera la compréhension du contenu à enseigner. L'enfant doit être acteur de son savoir. La pédagogie du projet est celle appliquée dans les écoles maternelles.

                A l'issue de ces différentes approches présentées  ci haut, il en ressort que chacune d'elle fait la différence avec sa voisine au niveau de la démarche d'enseignement qu'elle aborde et adopte dans la pratique une méthode pédagogique précise. Ainsi, cette technique qui fait l'essence de chaque approche, constitue ce qu'on appelle la didactique qui permet à la pédagogie d'adopter une technique d'enseignement propre liée à chaque discipline donnée.

1.1.4. La  didactique

    

         Le regard didactique est centré sur l'apprenant confronté au savoir. il est question de la dérivation du regard qui a prévalu longtemps en éducation et qui considérait que la relation  enseignant- enseigné expliquait quasiment à elle seule les questions d'appropriation du savoir ; ce n'est plus la relation professeur- élève qui est centrale ici mais l'appropriation du savoir par l'apprenant. L'usage du substantif ''apprenant'', est pour marquer la volonté du regard didactique de considérer l'élève comme responsable de la conquête de ses connaissances.   L'importance accordée actuellement à la didactique, peut se justifier d'une manière susceptible à travers ces trois hypothèses relevées par Michel Develay dans son ouvrage intitulé de l'apprentissage à l'enseignement:

-  la didactique se développe parce que les savoirs se multiplient et la question de leur acquisition est aujourd'hui un point  central dans le domaine scientifique.

 - Parce qu'elle met l'accent sur l'acquisition des savoirs, la didactique a priori rebute moins les enseignants qui se disent propriétaires des contenus à enseigner.

 - La didactique émergeait comme problématique en éducation après que les sciences de l'éducation ont éclaté en un grand nombre de domaines. Chacun d'eux, considérant comme son  seul référent,  l'explication de  l'activité éducative dans son entier.

 Le développement de la didactique est dû à la multiplication des savoirs, et à leur intégration rapide dans les pratiques sociales.  Leur appropriation est vitale pour le développement d'une société. La didactique, si elle se vit comme une science de l'action, elle a à se constituer une théorie qui part de la pratique et y revient. Le didacticien a pour tache principale, la méthode à appliquer pour tel ou tel enseignement ; il s'intéresse à  comment faire ou à qu'est ce qui se passerait si on procédait ainsi... ? Ainsi, La didactique est une stratégie de changement dans le temps et dans l'espace. Ce changement se fait d'une manière scientifique et est  axé sur des acquis, des recherches qu'elle développe. On pourrait plus généralement affirmer que l'intérêt pour la didactique proviendrait du recentrage sur le contenu en réaction à une pédagogie générale qui serait vécue comme dilution de l'objet culturel à enseigner. Peut on parler d'une didactique des TIC ?           

·         La didactique de l'informatique

                D'après le dictionnaire Universel 6e édition, le mot (didactik) désigne théorie et technique de l'enseignement. Comenius dans son ouvrage la grande didactique intitulé didactica magna universale omnes omnia dont l'édition latine remonte à 1657, défini la didactique comme l'art et les moyens d'enseigner. La grande didactique en son sens désigne un art universel qui permet d'enseigner tout à tous  avec un résultat infaillible; les propos de Comenius renvoient  au fait que la didactique est une technique générale accompagnée des moyens qui s'appliquent dans l'action éducative et qui doit être l'objet de la fondation d'une école universelle par lui-même. Se limiter à la définition de Comenius serait ramener la didactique à la pure pédagogie qui semble être unique et générale car elle s'intéresse à la relation enseignant - enseigné alors que la didactique quant à elle s'intéresse au savoir. À la manière, à  la technique que l'enseignant emploie pour transmettre le savoir.

             Dans le cadre de ce travail,  la didactique de l'informatique se rapporte à ; l'ensemble des techniques que l'enseignant met en œuvre dans la préparation et la conduite de son cours d'informatique en salle de classes ou au laboratoire. Cette technique est appliquée dans le découpage des leçons d'informatique, la structuration et l'organisation des différentes parties de la leçon. Les exemples à utiliser pendant la leçon, la démarche (les étapes) à suivre pour transmettre son message et se faire comprendre par les apprenants. La durée de chaque étape est fonction du temps attribué à cette dernière ; les objectifs d'enseignement assignés à chaque unité d'enseignement sont également à prendre en compte. La didactique qui sera adoptée dans la conception des leçons d'informatique de ce travail est liée à la méthode d'enseignement adoptée.

                Comme exemple au cours de  la présentation d'une leçon d'informatique en classe de sixième, portant sur la notion : les organes de base d'un ordinateur ; le professeur d'informatique procèdera d'abord à une révision des pré requis qui sera suivie de la phase de découverte du problème qu'il posera aux élèves à résoudre dans le but de les faire prendre connaissance de la difficulté du jour à résoudre. Après cette étape suivra, la phase d'analyse du problème qui consiste à l'émission des hypothèses. La confrontation quant à elle, consiste à comparer et justifier les réponses au problème ; dans le but de vérifier et adopter les bons résultats. L'enseignant joue ici, le rôle de guide, de médiateur afin de permettre aux acteurs de la scène de ne pas s'égarer de l'objectif du jour. Cette étape conduit  à la consolidation où les meilleures réponses sont adoptées et la trace écrite élaborée par les différents acteurs. Et enfin vient l'évaluation. Elle permet à l'enseignant de vérifier l'atteinte des objectifs fixés au départ de la leçon et aux élèves de vérifier l'acquisition des nouvelles connaissances c'est à travers cette étape que l'enseignant se fixe la suite de sa leçon.

             Il existerait une pédagogie générale voire universelle qui s'appliquerait à toutes les disciplines mais une didactique diversifiée.  Étant donné que à chaque discipline une technique d'enseignement lui est propre et vue qu'il existe une pléthore de disciplines, il existe aussi plusieurs techniques d'enseignement. La didactique répond à la question  comment  l'enseignement doit se dérouler tandis que la pédagogie répond à celle de pourquoi l'éducation. Quelles sont les méthodes qui constituent  la didactique et renforcent la qualité scientifique de la pédagogie ?

1.1.5. Les  méthodes d'enseignement

             Les méthodes tout comme les techniques et les procédés d'enseignement, sont les moyens dont dispose tout enseignant pour faire acquérir ou transmettre le savoir. Le nombre de méthodes d'enseignement est infini et leur efficacité dépend non seulement de celui qui les utilise mais aussi et surtout de celui sur qui ils sont appliqués. On peut définir une  méthode d'enseignement comme le cheminement suivit par l'enseignant en vue de transmettre les connaissances à travers l'exploitation des techniques et procédés divers ; c'est la voie à suivre, la manière de s'y prendre pour instruire les enfants dans les conditions les meilleures et les plus efficaces. C'est dans ce sens que cette affirmation de F.Nietzsche extrait de l'ouvrage intitulé Guide pratique du maître, est relevée : « Les méthodes, il faut le dire dix fois, sont l'essentiel et aussi les choses les plus difficiles, celles qui ont le plus longtemps contre elles les habitudes et la paresse.» 

         Travailler avec méthode ne consiste pas pour l'enseignant à n'utiliser qu'une seule méthode mais à adopter des règles ou tactiques qui permettent  d'atteindre avec précision des objectifs clairement définis. C'est dire que ; la traditionnelle opposition méthodes traditionnelles / méthodes nouvelles paraît vaine car il ne viendrait plus à l'esprit de l'enseignant de ne proposer qu'une seule démarche.

          En fait, les méthodes de travail dépendent d'une multitude de facteurs que l'enseignant ne peut aisément contrôler  tels que, l'école a pour objectif majeur actuellement, celui de la préparation de l'enfant à la vie dans une société moderne aux mutations rapides.  Dans l'action pédagogique aujourd'hui, c'est l'enfant lui-même qui par son activité construit son savoir ; l'élève n'est plus un élément passif chargé de recevoir des connaissances dispensées par l'enseignant. Pour ces raisons, l'enseignant doit être capable d'adapter  ses stratégies et ses procédures en fonction de la situation qui se présente dont on peut énumérer les objectifs et les contenus d'apprentissage. Les moyens pédagogiques dont il dispose (matériel audiovisuel, manuels scolaires...), les caractéristiques de la salle de classe (dimensions, mobiliers, nombre d'élèves...), les potentiels et la motivation des élèves. Le contexte socioculturel et les propres compétences de l'enseignant.  Ces facteurs influencent énormément le choix de la méthode à appliquer  par l'enseignant.

           Il existe autant des méthodes que de pédagogues. Trois principales méthodes pédagogiques sont retenues. Une méthode pédagogique représente la manière d'organiser les relations entre les trois composantes du domaine de la pédagogie à savoir l'élève, le savoir et le professeur ; selon le triangle pédagogique de Jean Houssaye. Parlant de triangulation dans l'enseignement, Jean Houssaye extrait de de l'apprentissage à l'enseignement écrit : « toute situation pédagogique nous parait autour de trois pôles (savoir-professeur-élèves), mais, fonctionnant sur le principe du tiers-exclu, les modèles pédagogiques qui naissent sont centrés sur une relation privilégiée entre deux de ces termes ; on peut ainsi dégager trois types de professeurs en fonction de trois processus : enseigner, former et apprendre. » il schématise ce triangle pédagogique  par la figure suivante :

              Les principales méthodes d'enseignement  ressortent chacun un triangle pédagogique qui matérialise  la méthode d'enseignement adoptée. Ces triangles sont issus du modèle de Jean. Houssaye  présenté ci haut  on cite :    

                  - La pédagogie frontale ; l'accent ici est mise sur l'activité du professeur ;

                 - Les méthodes actives ; l'accent est mise ici sur l'activité des élèves,

                 -L'enseignement programmé ; l'accent est mis ici sur les contenus à enseigner.

                                 

·         La pédagogie frontale 

          C'est la forme de travail qui a prévalu depuis les débuts de l'enseignement généralisé et elle a même été longtemps la seule pédagogie utilisée. Elle évoque l'image de l'enseignant qui fait face à ses élèves, qui fait front ou qui affronte le groupe classe. L'enseignant parfois juché sur une estrade, est l'objet de l'attention de tous les élèves, assis sur des tables bancs rangées les unes derrière les autres. Cette disposition de la classe prédispose à une situation dans laquelle la quasi-totalité des informations part du professeur en direction de l'ensemble des élèves ; l'enseignant est une véritable autorité détenteur de la parole et est un modèle.  L'enfant ici est comparé  à un vase à remplir sans qu'il ne fournisse aucun effort. Certains  auteurs soutiennent cette pensée  tel que ; Le philosophe empiriste John LOCKE soutient dans son ouvrage intitulé an essay concerning human understanding publié en 1690 que, à la naissance l'esprit humain est un espace vide ; une table rase dépourvu d'idées ; c'est au cours de l'évolution que les sens  de l'enfant lui permettent d'acquérir des connaissances dans son environnement ; sur cette table rase, l'enseignant peut tout écrire étant donné que l'enfant n'agit pas, il reçoit uniquement ce que son enseignant lui donne.

           Dans cette situation d'enseignement, on constate que, le professeur est valorisé et que l'élève est minoré. La différence des rôles est bien marquée, le professeur qui est l'enseignant, détient le savoir et il est chargé de le transmettre directement à l'élève par des moyens appropriés ; il est un donateur et l'élève est un receveur. Cette  méthode est nommée de différente manière ; méthode traditionnelle, méthode magistrale ; méthode dogmatique. La pédagogie frontale  a été longtemps critiquée et a connu une nette amélioration d'où de novelles méthodes ont vu le jour.

  ·         La méthode active

             Une méthode active est une méthode d'éducation basée sur la confiance et la liberté. Ces deux facteurs incitent l'enfant à s'exprimer spontanément, à formuler ses observations, à donner ses impressions, à poser librement des questions. C'est ainsi que F.Léon  affirme dans Notre beau métier ouvrage de F.Macaire  que « l'élève devient l'acteur principal de sa formation ; il agit au lieu d'écouter, de regarder et de subir. Il découvre la science de première main, il s'éduque lui-même. Quant au professeur, il s'abstient de trop frayer la voie ; il met les élèves aux prises avec les difficultés et leur laisse le plaisir de triompher des obstacles. Sa tâche est celle d'un guide : il stimule les énergies et encourage les efforts ; il suggère parfois une solution, mais ne la donne pas toute faite ; jamais il n'enlève la joie de la découverte personnelle ». Ceci dit, la méthode active est centrée sur l'enfant. Et elle découle des insuffisances d'une méthode ancienne. 

           A la méthode traditionnelle centrée sur l'action du professeur, les pédagogues sont actuellement tentés de substituer une méthode active centrée sur l'activité des élèves.  Pour répondre à la proposition du pédagogue Comenius énoncé dans l'ouvrage intitulé guide pratique du maître ; « trouver la méthode qui permettra au maître d'enseigner moins et à l'enfant d'apprendre davantage ».

          Dans la méthode active, le professeur est toujours placé entre le savoir et les élèves mais ceux-ci ne dépendent plus exclusivement du professeur, l'élève devient l'élément dominant de la situation pédagogique. Ils entretiennent également des relations entre eux et avec le savoir, ce qu'ils apprennent résulte pour une grande partie de ce qu'ils ont découvert eux-mêmes grâce à des manipulations, des recherches, des tâtonnements face à un problème donné. En d'autres termes, les élèves sont les acteurs de la pédagogie. On peut dire qu'il y a méthode active chaque fois que l'élève est agent volontaire, actif et conscient de sa propre éducation. L'enfant retient mieux ce qu'il a découvert tout seul  dans ses recherches. L'enseignant ici n'est plus un donateur mais un conseiller ; un guide ; un animateur il place l'enfant dans les conditions de travail et devant un problème, ce dernier multiplie des efforts pour trouver une solution à son problème et dans cette méthode active, l'élève est motivé et devient autonome. Avec le travail de régulation, de contrôle et de la gestion de la salle de classe, l'enseignant est un médiateur entre les élèves et le savoir. Avec la modernisation de la société, une autre méthode est mise sur pied.

 

·         L'enseignement programmé

          L'enseignement programmé, peut se définir comme une méthode pédagogique qui permet de transmettre des connaissances sans l'intermédiaire direct d'un professeur ou d'un moniteur. Ceci tout en respectant les caractéristiques spécifiques de chaque apprenant pris individuellement. L'enseignement programmé se caractérise par : la recherche d'un ordre de présentation efficace, l'adaptation au rythme de l'élève, la participation active de celui-ci, la correction immédiate et point par point des acquisitions.

             Il s'agit d'une méthode centrée sur le contenu à enseigner. L'élève est en relation directe avec le savoir qui a été préparé à son intention, la relation élève\ professeur est pratiquement inutile.  L'enseignant se contente de fabriquer des contenus que l'élève doit s'approprier ; c'est une méthode scientifique car elle ne laisse rien, au hasard  et détermine à l'avance les effets de l'enseignement sur l'élève.

             Dans l'enseignement programmé, l'élève reçoit une information après l'autre ; cette information est découpée en éléments simples on va du plus simple au plus complexe pour faciliter la compréhension de la notion par l'élève car si la première notion est comprise, la suivante sera facile à assimiler. Il la lit donc attentivement, répond à la question de contrôle et vérifie  si sa déclaration  s'accorde avec les documents qu'on lui a mis entre les mains. Avec un programme bien fait, l'élève arrive presque toujours à découvrir la bonne réponse qu'il fallait donner. Ainsi, chaque élève parcourt personnellement les étapes de l'apprentissage ; il suit le chemin qui a été programmé pour lui.

            Cette méthode d'enseignement est plus  appliquée dans l'enseignement à distance (e-learning) où l'enseignant et l'enseigné sont uniquement liés par la relation du contenu à enseigner. L'élève a besoin des conseils de l'enseignant ; il doit s'arrêter pour des synthèses et envisager des prolongements. Cette méthode d'enseignement est réservée surtout pour les études supérieures.

            Le choix d'une méthode pédagogique se fait en fonction de la discipline, des finalités éducatives visées et du niveau psychologique de l'élève sur lequel elle sera appliquée. Pour appuyer ceci, Guy Avanzini affirme dès 1975 dans : de l'apprentissage à l'enseignement que: « Ainsi une méthode est-elle une manière- générale ou appropriée à une discipline déterminée- d'organiser la vie de la classe en fonction de la fin qu'on poursuit, de la structure de ce qu'on enseigne et de l'idée que l'on nourrit des écoliers. Selon des modalités complexes d'équilibre, elle intègre et articule toutes ces variables dont aucune ne peut être omise sans déstructurer l'ensemble ; qu'elle émane d'une élaboration théorique ordonnée à les harmoniser et à préconiser à partir d'elles des conduites didactiques. Elle est nécessairement constituée de cette triangulation et subsume l'ensemble des démarches concrètes qui satisfont simultanément à ces trois séries d'exigences. »

          La diversité de modélisation des situations d'apprentissage  est due au fait que chaque modèle mis sur pied peut connaitre des insuffisances d'où des critiques qui conduisent à sa modification ; un modèle ne doit pas être statique car les méthodes d'enseignement évoluent au fil du temps. En définitive la didactique se donne pour projet  la compréhension des situations d'apprentissage et d'enseignement.

          A partir des notions de pédagogie et de didactique analysées si haut, on peut comprendre par le concept leçon d'informatique pour la classe de sixième, un ensemble de connaissances bien organisées et structurées traitant d'une notion précise dans le programme en vigueur de la classe concernée. Dont lors de la conception de la dite leçon,   l'organisation des connaissances a été faite en respectant les règles de la pédagogie et de la didactique ceci dit, le respect des plages horaires attribuées à cette discipline informatique de classe de sixième ou de seconde, en suivant les différentes étapes d'élaboration d'une leçon d'informatique (révision, situation problème, émission des hypothèses et confrontation, consolidation, évaluation et réinvestissement). En respectant,  le découpage effectué dans la progression de la discipline, en tenant compte  également des activités distinctes des différents acteurs de la scène d'enseignement/apprentissage. Les finalités, l'objectif  et le niveau psychologique des apprenants  auxquels ce cours sera dispensé. Ces éléments sont tous  importants dans l'enseignement.

           Le respect strict  de cette procédure dans la réalisation de la leçon d'informatique, a pour but de mettre sur pied une leçon formelle préparée selon l'approche behaviouriste qui constitue  l'objet de cette étude.  La mise en pratique de la démarche scientifique sue mentionnée, se résume en la pédagogie et la didactique qui  sont à la base de l'action éducative. 

           En somme,  derrière le concept leçon d'informatique se cache un ensemble de connaissances développées bien structurées et ordonnées en respectant les méthodes et techniques de l'enseignement de l'informatique qui se résument en la pédagogie et la didactique. Afin que cette leçon puisse répondre aux normes de l'éducation et aux attentes des apprenants.


21/04/2011
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